Ces cornes évoquent la puissance de l’amour de Christ s’offrant volontairement ; c’est l’un des trois aspects de son œuvre. :

1.       Elle établit la culpabilité de l’homme : « … vous l’avez cloué à [une croix] et vous l’avez fait périr par la main d’hommes iniques, … » (Actes 2 v.23b) – « Mais vous, vous avez renié le saint et le juste, et vous avez demandé qu’on vous accordât un meurtrier ; … » (Actes 3 v.14)

2.      Elle appartenait au conseil de Dieu : « … ayant été livré par le conseil défini et par la préconnaissance de Dieu, … » (Actes 2 v.23a) - «   pour faire toutes les choses que ta main et ton conseil avaient à l’avance déterminé devoir être faites. » (Actes 4 v.28).

3.       Elle est l’objet du don volontaire du Seigneur : « À cause de ceci le Père m’aime, c’est que moi je laisse ma vie, afin que je la reprenne. Personne ne me l’ôte, mais moi, je la laisse de moi-même ; j’ai le pouvoir de la laisser, et j’ai le pouvoir de la reprendre : j’ai reçu ce commandement de mon Père. » (Jean 10 v.17 & 18)

Notons que Joseph, type merveilleux du Seigneur, n’a pu évoquer à ses frères, au jour de la réconciliation, que les deux premiers aspects et non le troisième : « Et maintenant, ne soyez pas attristés, et ne voyez pas d’un œil chagrin que vous m’ayez vendu ici, car c’est pour la conservation de la vie que Dieu m’a envoyé devant vous. » (Genèse 45 v.5).

Les cornes de l’autel peuvent aussi retenir notre attention. Il en comptait quatre, une à chaque coin. Dans certains cas, on devait faire aspersion du sang du sacrifice sur ces cornes, comme par exemple dans le sacrifice pour le péché pour un chef ou pour quelqu’un du peuple. La corne est un symbole de la force. Lors donc qu’il était fait aspersion du sang sur les cornes, toute la force de l’autel (et elle était déployée d’une manière complète) qui avait été contre le pécheur, était alors exercée en sa faveur. Les cornes de l’autel devenaient ainsi un lieu de refuge, un sanctuaire inviolable, pour tous ceux qui étaient à bon droit sous leur protection, sur le terrain de l’aspersion du sang. Joab a recherché cette protection lorsqu’il s’enfuyait de devant Salomon (« … Joab s’enfuit à la tente de l’Éternel, et saisit les cornes de l’autel » 1 Rois 2 v.28) ; mais comme il n’y avait aucun droit, étant un meurtrier, il fut mis à mort. Il en est de même du pécheur qui, arrivé à sa fin, voudrait bien se mettre au bénéfice de la mort de Christ pour échapper au jugement, quoique dans son cœur, il soit encore loin de Christ. En revanche, là où se trouve la confiance dans la valeur du sacrifice qui a été offert à Dieu sur l’autel, il n’existe aucune puissance sur la terre ou en enfer qui puisse porter atteinte à l’âme qui repose à son abri et sous sa protection.

À l’inverse de l’autel d’or et de la table des pains de proposition, il n’y a pas de couronnement autour de l’autel d’airain. Quelle a été la couronne du Seigneur sur la croix ?Une couronne d’épine !

Les ronces et les épines sont une image de la malédiction de la terre. Elle n’a pas péché, mais elle a été souillée à cause du péché de l’homme : « Et à Adam il dit : Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l’arbre au sujet duquel je t’ai commandé, disant : Tu n’en mangeras pas, — maudit est le sol à cause de toi ; tu en mangeras [en travaillant] péniblement tous les jours de ta vie. Et il te fera germer des épines et des ronces, et tu mangeras l’herbe des champs. » (Genèse 3 v.17).

Elles sont aussi une figure des hommes caractérisés par le péché : « Le meilleur d’entre eux est comme une ronce, le plus droit, pire qu’une haie d’épines. » (Michée 7 v.4a).

Le Seigneur, le seul homme sans péché, a porté sur sa sainte tête la malédiction infligée à la création, tout en étant devenu malédiction pour nous : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous (car il est écrit : ‘’Maudit est quiconque est pendu au bois’’) » (Galates 3 v.13).

La réconciliation comportera non seulement celle des personnes, mais aussi celle des choses : « … par lui, à réconcilier toutes choses avec elle-même, ayant fait la paix par le sang de sa croix, par lui, soit les choses qui sont sur la terre, soit les choses qui sont dans les cieux. » (Colossiens 1 v.20)

La grâce de Dieu s’est d’abord occupée de nous les coupables ; mais il opérera la réconciliation de sa création plus tard quand il appellera à l’existence les nouveaux cieux et la nouvelle terre dans lesquels la justice habite : « Mais, selon sa promesse, nous attendons de nouveaux cieux et une nouvelle terre, dans lesquels la justice habite. » (2 Pierre 3 v.13).

N’oublions pas que pour qu’il y ait un adorateur à l’autel d’or, il a fallu une victime sur l’autel d’airain. On ne peut pas venir à l’autel d’or, si l’on n’est pas passé d’abord à l’autel d’airain. Il y a un ordre divin qui conserve toute son actualité aujourd’hui pour nous.

L’homme pécheur est appelé à franchir la porte où la grâce l’appelle, pour être placé devant la grandeur, l’efficacité, l’unicité de ce sacrifice qui a été celui du Seigneur mort pour nous sur la croix du Calvaire.

Et ensuite c’est une progression, où l’autel d’airain est un élément fondamental qui conditionne l’accès vers le sanctuaire, car le chemin du croyant, celui de la foi est un chemin ascendant.